
Tout le monde connait le « multi tasking », buzz word qui soulève toutes les réactions : pour le meilleur et pour le pire. Un simple mot qui signifie faire plusieurs choses à la fois.
Le « slashing » alors ?
Le slashing est un mode de travail alternatif. Les adeptes – appelés Slashers [ˈslaSHər] – ne choisissent plus une carrière pour un domaine spécifique « je suis ingénieur télécom », mais pour leurs capacités [en fonction de leurs expériences et savoir-faire] pour travailler sur des projets qui posent de nouveaux challenges. Cet état permet la découverte de nouveaux environnements également : c’est l’art de surfer sur ses compétences pour les mettre à profit dans de multiples domaines.
Bien que ce terme soit apparu il y a plus de 10 ans, il n’est pas si courant de l’entendre – peut être dans les capitales et les dîners mondains ? Le Slashing est présenté dans la pub Hello Bank. Enchaîner, changer, rebondir et multiplier les expériences métiers.
En français on retrouve souvent les termes « boulimiques de travail » ou « schizophrène professionnels », apologie à la française du négatif auxquels on préfèrera le terme multi-métier ou couteau suisse.
D’ailleurs, tout Slasher doit se préparer à répondre à la fameuse question « qu’est-ce que tu fais dans la vie » ? Même constat pour les documents officiels : : « quel est l’objet de votre société ? ». Deux questions qui paraissent simples, mais pour lesquelles beaucoup de slashers prennent d’abord une grande inspiration pour répondre « Je suis indépendant, je bosse en boulangerie, en conseil en société, et je fais de l’animation 3D. », pfiou, c’est bon, je n’ai rien oublié !
Le Slashing comme métier à part entière.

Dans un monde où les profils d’experts, basés essentiellement sur un nombre d’années d’études, ce sont accaparés les postes à responsabilités, les entreprises ont perdu au fil du temps la capacité à faire coopérer les différentes composantes de leur organisation. Cette situation entraîne l’apparition des postes dits transverses, occupés par des profils qui permettent de retrouver une communication entre les départements. Ils sont devenus les vecteurs d’un nouveau souffle au service d’une plus grande cohésion.
Le slasher prend toute sa puissance dans ce sens : capable de s’adapter, de se réinventer mais surtout prenant du recul sur les situations, il devient l’outil indispensable de l’essor de l’entreprise. Il se doit de côtoyer de nombreux interlocuteurs de profils différents. C’est de cette manière qu’il puise son inspiration, ses capacités à évoluer et faire évoluer les organisations, à s’adapter et faire s’adapter les équipes mais surtout à déclencher les rencontres dont l’organisation a besoin pour avancer.
Il remet en question ce qui est appelé la « sécurité de l’emploi » et cherche son confort dans la multiplication de ses expériences plutôt que dans des contrats à long terme ou en temps plein.
Slasher : c’est posséder une curiosité qui permet une prise de recul importante et qui mène à une remise en question rapide et fréquente pour plus d’efficacité.
L’expérience et les compétences d’abord

Le Slashing, c’est se nourrir d’expériences et de compétences, d’équipes et de sociétés différentes pour alimenter sa propre évolution et le développement de projets futurs au service des organisations accompagnée. Les Slashers ont besoin d’une grande capacité d’adaptation et de réaction : chaque situation est différente et va faire appel à une expérience elle aussi unique.
Le Slashing ce n’est pas forcément un choix immédiat : on ne se lance pas tête baissée ou consciemment en général.
On peut identifier trois phases :
- La force des choses : le slasher occupe un premier job – souvent alimentaire – et l’agrémente d’un second
- Le choix : le slasher restent à l’écoute des opportunités et finalement, va décider de concilier ces deux activités (ou plus)
- La philosophie : après plusieurs essais, choix et tentatives, le slasher adopte le slashing comme mode de vie. L’équilibre trouvé grâce à ces expériences devient une façon de vivre, un moyen de se développer.
Il est important de souligner que le Slasher n’a pas de profil prédéfini. Il se définit par son envie, ses compétences et ses besoins. Un artisan ou un chercheur de formation peut devenir slasher afin de se sentir plus épanoui dans sa vie [professionnelle et personnelle] et compléter son travail de « base » avec d’autres jobs pour améliorer son efficacité.
Une philosophie et un parti pris
Par leurs choix de vie, ils contribuent à leur manière à dépoussiérer l’image du chef d’entreprise ou de l’ingénieur en costume cravate qui ont poursuivi la même carrière et gagnent leurs légitimités au fils des années pour valider une invention ou leurs positions.
Cumuler les expériences permet à ceux qui le choisissent de se redécouvrir, de ne pas se lasser d’un projet et de se passionner pour s’ouvrir à d’autres champs. Nous passons tout de même la plupart de nos journées au travail… autant que nos métiers nous correspondent !
Le slasher relâche toute croyance en un salaire fixe ou dans la sécurité de l’emploi. Sa sécurité vient de la multiplication des projets et de la confiance qu’il garde en lui-même – Tout simplement ????
Après tout le slashing, n’est-ce pas réinventer les métiers que nous connaissons ? Devenir expert de la multiplication des expériences pour apporter un nouveau souffle complémentaire aux experts de chaque domaine ?